Ouvertures et fermetures de classes à la rentrée 2023 : vous retrouverez dans cet article le compte-rendu complet de la réunion du CSA-D de jeudi 7 septembre 2023 ainsi que la déclaration liminaire de la FSU Oise :
Déclaration liminaire de la FSU de l’Oise
Monsieur le Directeur Académique, Mesdames et Messieurs les membres du CSA-D,
Un flyer du ministère a été envoyé dans les écoles et établissements pour être diffusé aux parents. Une communication mensongère et dénigrante que la FSU appelle à ne pas diffuser.
Monsieur le Ministre, laissez-nous travailler !
Lundi 4 septembre 2023, les élèves et les personnels se sont retrouvés comme à chaque rentrée scolaire.
Le ministre, lui, fait sa rentrée médiatique et impose son discours sur l’école : port de l’abaya, expérimentation de l’uniforme, renforcement des fondamentaux …
Mais la réalité est à mille lieues des préoccupations du locataire de la rue de Grenelle. Hier, c’est le manque de personnel, l’inscription d’un élève, les sollicitations des familles qu’il a fallu gérer… Les équipes enseignantes ont dû faire face au manque d’AESH pour accompagner un élève en situation de handicap, à des effectifs surchargés dans les classes, mais également (qui aurait pu prédire ???) à la chaleur parfois extrême dans des locaux inadaptés.
C’est en cette journée si particulière que le ministre décide d’envoyer par mail aux directeurs et directrices et chef·fes d’établissements une communication à destination des familles qui a choqué la profession. Il demande de transmettre aux parents un flyer intitulé “ Rentrée 2023 : ce qui change pour votre enfant “.
En école, le ministre y annonce que dorénavant l’enseignante ou l’enseignant de leur enfant mettra en place de façon régulière des séances de lecture, écriture, exercices de grammaire, orthographe et calcul laissant entendre par cette communication que celleux-ci ne faisaient jusqu’à aujourd’hui rien de tout cela en classe. Mais que faisaient-iels alors ?
En collège, toujours plus d’évaluations chronophages, moins d’enseignements (qui se souvient de la disparition de la Technologie en 6ème à l’heure où les futurs citoyens auront besoin de pouvoir faire des choix technologiques éclairés pour faire face à la crise climatique , découverte des métiers et mini-stages permettant de prédisposer les élèves des milieux populaires à un avenir scolaire court et étriqué.
Au lycée, le flyer semble reprendre les mandats de la FSU : retour des mathématiques, épreuves de spécialités en juin, nombre de textes en Français, modification du grand oral. Nous nous satisfaisons de ces victoires ; mais c’est la remise à plat de tout le lycée Blanquer que nous devons gagner !
Quant au lycée professionnel, c’est toujours « moins d’école » pour mettre les jeunes au travail au détriment de leur formation et de leur diplôme. Même la gratification des stages pour les élèves, tellement mal ficelée et injuste, a recueilli l’opposition quasi unanime des membres du Conseil supérieur de l’Éducation !
Dans ce même flyer, le ministre présente les augmentations de salaires accordées aux personnels à partir de cette rentrée, en se gardant bien de présenter la réalité : les enseignant•es français•es sont toujours parmi les moins bien payé•es de l’OCDE tout en travaillant le plus grand nombre d’heures… Quelle autre administration affiche ainsi les augmentations de salaires auprès de ses usagers ?
Cette communication mensongère, dénigrant la profession enseignante ne parvient pas à masquer l’absence d’une réelle politique ambitieuse pour l’école publique. Non, aucun moyen supplémentaire pour l’accueil des élèves de 2 ans, non,toutes les classes de GS, CP et CE1 en Éducation prioritaire ne pas sont dédoublées, non toutes les classes de GS, CP et CE1 ne sont pas plafonnées à 24 élèves par classe, non tous les personnels enseignants ne bénéficieront pas d’une formation au harcèlement pour ne reprendre que quelques citations de cette publication…
« Il y aura à la rentrée un enseignant devant chaque élève. »
Gabriel Attal et Emmanuel Macron répètent obstinément ce qui semble devenir la devise de chaque rentrée scolaire. Mais la FSU et les collègues ne sont pas dupes.
En effet, « un enseignant devant chaque élève », c’est une jolie formule de communicant.e. Mais dans le quotidien de l’école, cela demanderait à être précisé. Dans une profession exercée aux 3/4 par des femmes, il serait déjà plus juste de féminiser cette formule. Cet·te enseignant·e est devant combien d’élèves ? Uniquement devant ses propres élèves ? C’est un·e remplaçant·e d’un jour ? Un·e directeur·trice déchargé·e délaissant son bureau pour renforcer une équipe pédagogique incomplète ? Un·e enseignant·e recruté·e par concours ? Un·e stagiaire ? Un·e enseignant·e retraité·e rappelé·e pour prêter main forte ponctuellement ? Un·e enseignant·e contractuel·le recruté·e rapidement pour la photo de rentrée ?
Pour rappel, l’année dernière, le président constatait que quelque chose ne fonctionnait pas dans notre organisation collective. En effet, un an plus tard, nous ne pouvons que confirmer que quelque chose ne fonctionne vraiment pas dans cette organisation et que l’illusion d' »un·e enseignante devant chaque élève » est bien insuffisante. Car dans la réalité, pour que l’école fonctionne, il faudrait arriver à « plusieurs enseignant·es devant les élèves »… Depuis 30 ans, nous revendiquons une organisation différente de l’école, qui permette un autre travail au sein du collectif enseignant avec par exemple « plus de maître·sses que de classes” dans le premier degré, plus de dédoublements dans le second degré, plus de temps de concertation. En effet, les regards croisés sur nos élèves, les apports experts dans des disciplines différentes de certains membres de l’équipe, l’indispensable départ en formation continue de toutes et tous les collègues… tous ces aspects du travail collectif sont nécessaires à la réussite des élèves.
« C’est une rentrée extrêmement satisfaisante » déclarait dans les médias monsieur le recteur lundi
Dans l’Oise, cette rentrée scolaire est « tristement habituelle ». Et pour cause, les collègues dans les écoles et les établissements ont fait le dos rond et ont assuré leurs fonctions, dans l’intérêt de toutes et tous les élèves. Des postes et compléments de postes ne sont pas pourvus, des directions ne sont pas pourvues, des collègues remplaçant·es sont d’ores et déjà affecté·es sur des compensations de postes ou des postes à l’année et ne pourront pas assurer leur mission de remplacement dans les mois qui viennent, des postes spécialisés sont fermés faute de postulant·es, des classes sont tant surchargées qu’elles ne permettent pas de trouver une chaise pour les AESH qui y accompagnent certains élèves, les Psy-En, les infirmier-es et médecins scolaires seront rares…
Pour la FSU, l’Ecole doit bénéficier d’un plan d’urgence avec un engagement budgétaire pluriannuel pour la baisse des effectifs, pour la mise en place de pré-recrutement dès la L1, pour une formation initiale et continue solide et ambitieuse et sans contrepartie d’exercice dans les classes en responsabilité, pour l’ouverture de postes pour le remplacement, pour la reconstitution des RASED, pour une revalorisation indiciaire de tous les personnels indexée sur l’inflation… L’École mérite d’autres perspectives et des choix bien plus ambitieux!
Dans ce cadre, la FSU appelle à une journée de mobilisations et de manifestations le vendredi 13 octobre 2023 : contre l’austérité et pour l’augmentation des salaires, des pensions et l’égalité femme-homme et rappelle son opposition à la réforme des retraites.
Ce CSA-SD de rentrée entérine les derniers ajustements de la carte scolaire. Afin de pouvoir effectuer correctement leurs missions, les organisations syndicales ont besoin de documents de travail exhaustifs et détaillés. Or, les documents qui nous ont été transmis ne comportent pas les données essentielles que sont les effectifs par niveaux de classe. La FSU demande solennellement que ces informations soient transmises à l’avenir.
Lors des réunions de rentrée des directeurs•trices, des IEN ont pu leur indiquer que les évaluations académiques étaient à faire passer obligatoirement dans les classes. La FSU tient à rappeler que seules les évaluations nationales sont obligatoires et en aucun cas les autres évaluations, qu’elles soient académiques ou de circonscription, qui ne sont que des outils à la disposition des enseignant•es dont iels peuvent, ou non, s’emparer. Les tableaux d’APC sont aussi demandés par plusieurs IEN alors qu’il n’y a plus d’obligation La FSU vous demande, Monsieur le directeur académique, de corriger cette communication erronée.
Compte-rendu de la réunion du CSA-D
* 1er Degré :
Sur les deux écoles où un comptage était prévu, la FSU demande les décisions après comptage :
– Monchy St Eloi, maternelle Clos St Paul : 24,5 élèves de moyenne après comptage : pas d’ouverture.
– Neuilly en Thelle, maternelle Brassens : 25,71 élèves de moyenne après comptage : pas d’ouverture.
Interventions de la FSU :
– Janville : Quelle est la situation ? Les élus travaillent à un regroupement pédagogique. Dans l’attente de cette décision, la DSDEN a implanté un poste provisoire.
– Nanteuil le Haudouin : L’ouverture est bien actée.
– Ribécourt, Hubert Michel : 155 élèves au comptage, situation compliquée.
– Tension sur Creil sur les postes UPE2A, la DSDEN est attentive à cette situation.
– Alerte sur l’Argillière de Senlis.
– Linières, Choisy au Bac : effectifs forts au regard d’une situation compliquée sur l’accueil en inclusion ainsi que le foyer proche de l’école qui accueille souvent des élèves en cours d’année.
– De nombreuses classes de GS, CP ou CE1 à plus de 24 élèves… Cela ne respecte pas le petit flyer bleu du ministre…
DASEN : sur le flyer, au sujet des allègements d’effectifs…. On n’est pas loin… 80 pour cent des GS sont dédoublées, GS à 24 : à 90-92%. On avance doucement sur les objectifs ministériels.
FSU : Y a-t-il encore des possibilités de recrutement de contractuel·les supplémentaires ?
DASEN : 25 contractuel·es ont été recruté·es. Encore une vingtaine vont être recruté·es sur des congés longs ou des postes entiers pour libérer les titulaires remplaçant·es.
* 2nd degré :
FSU : demande les effectifs par divisions dans les documents de travail.
Collèges où il y a eu une ouverture :
– Betz Pagnol : une 6ème
– Chantilly Bourgognes : une 6ème
– Compiègne Bac : une 6ème
– Creil Michelet : une 6ème
– Crépy-en-Valois La Fontaine : une 6ème
– Marseille-en-Beauvaisis Lebesgue : une 6ème
– Nantheuil-le-haudouin Cale : une 4ème
– Beauvais Beaumont (REP) : une 6ème
– Compiègne Malraux (REP) : une 6ème
– Méru PMF (REP) : une 6ème
– Nogent-sur-Oise Hériot (REP+) : une 6ème
– Nogent Berthelot (REP+) : une 6ème
Collèges où il y a eu une fermeture :
– Clermont Fernel : une 6ème
– Neuilly-en-Thelle Montherlant : une 6ème
Interventions de la FSU
Collèges où les effectifs sont trop élevés :
– Beauvais Sand : 30 élèves en 4ème + 2 AESH = soit 33 personnes dans la salle pour 30 places assises !
– Bornel Sagan : 29 à 30 élèves en 3ème (de nombreuses constructions en cours dans les villages aux alentours)
– Marseille-en-Beauvaisis Lebesgue : une 4ème à 29 élèves
– Maignelay Blin : 30, 30 et 31 élèves en 6ème ! Seuil de 30 dépassé. 4 élèves sont arrivé·es depuis la rentrée.
– Nanteuil-le-Haudouin Cale : 29 élèves en 3ème
– Neuilly-en-Thelle Montherlant : une classe à 29 et une classe à 30 en 3ème / 29 en 4ème. Total de 940 élèves (la prévision était à 893). Le bus de Mesnil-en-Thelle ne peut pas prendre tous les élèves !
– Ribécourt Marly : très chargé aussi
– Verberie d’Aramont : 28-29 élèves par classe en 4ème
– Méru PMF : ni assistante sociale, ni PsyEn ;
DASEN : on va regarder
– Saint Just en Chaussée : Toutes les classes de 3ème sont quasi à 30, comment peut-on travailler dans ces conditions ? 30 élèves en langue vivante ? Dans certaines salles, les AESH ne peuvent même pas rentrer. Les conditions de sécurités ne sont pas respectées.
Ça va craquer…
Réponse du DASEN : On sait qu’il y a des situations compliquées mais il n’y a plus de moyens. On va regarder si des ajustements sont possibles mais c’est très peu probable.
* Questions diverses :
* Peut-on avoir un état des lieux des RASED (nombre de personnels en plus depuis l’appel à candidature, postes vacants par circonscriptions, …) ?
{Il y avait 18 postes vacants lors de l’appel à candidature. 15 sont pourvus. Il reste Gouvieux, Creil et Senlis.}
* Combien y-a-t-il d’AESH dans le département, combien d’élèves ont une notification et combien ayant une notification MDPH ne sont pas accompagné·es ?
1559 AESH pour 3872 élèves notifié·es
* Dans l’Oise, la majorité des élèves avaient des notifications limitées à 12h l’an dernier, est-ce toujours la règle à cette rentrée ?
Seule la CDPH peut se prononcer sur le volume horaire. Pas de politique revue à la baisse par rapport à des notifications en trop grand nombre.
* Y a-t-il des AESH en surnombre sur certains PIAL pour les remplacements et pour les élèves non encore notifié·es ?
DASEN : J’y suis toujours favorable. Nous souffrons d’une déperdition estivale. On a eu cet été 200-250 démissions, donc il faut recruter pour remplacer et pour les nouvelles notifications…. Les notifications continuent à augmenter en nombre. Les AESH qui veulent augmenter leur quotité sont privilégiées par rapport à de nouveaux recrutements.
Une réorganisation des PIAL est en chantier avec des enseignants référents à temps plein dans les PIAL, des moyens supplémentaires affectés au PAS (qui ne seront pas donnés d’en haut, ce sera sur la dotation départementale existante), construction de la carte des PAS : 1ere dotation rentrée 2024, dotation complémentaire rentrée 2025.
* Ineat/exeat des personnels enseignants du premier degré : combien de demandes combien d’accordées ?
EXEAT : 120 demandes , 25 Acceptées dont 19 ont reçu un INEAT. 19 recours exeat présentés, 1 exeat accordé pour la Gironde.
INEAT : 10 demandes, toutes accordées dont 6 ont reçu un EXEAT.
Balance départementale : -19+6= -13
* Quelle est la dotation en HSE et en IMP (hors pacte) dans les établissements de l’Oise ? Quelle évolution par rapport à l’an dernier ?
La totalité des collèges ne sont pas engagés dans le pacte. En juin seulement 65-70 % de notre enveloppe de pacte pour les collèges avait été demandée par les chef·fes d’établissement. –> Il y a des collèges qui n’ont pas demandé une seule brique de Pacte !
Pour les HSE et IMP, on sait qu’on en aura, mais on n’a pas encore les délégations. Oui, il y aura des HSE et des IMP : « On a compris, a priori, que ce serait équivalent ».
* Combien de postes vacants, par discipline, dans les établissements de l’Oise ?
DPE : moins d’une quinzaine et surtout dans les LP sur des filières de métiers complexes et en tension. ce ne sont pas les retours des collègues des établissements… La liste est trop longue…
FSU : Il manque pourtant des compléments de service en musique, en physique…
Dasen : Pas de retour de la DPE à ce sujet. !!!!!!
* Parmi les ouvertures de divisions à cette rentrée en collège, quelles sont les solutions déployées pour faire face au manque de moyens (moins de 29h) dans certaines classes créées ?
DHG initiale, 12 ouvertures de divisions pour 14 ETP en moins, on essaye d’équilibrer avec cette dotation là pour faire le plus d’ouvertures possibles.
* Quand aura lieu le CDEN de rentrée ?
13 octobre, on va regarder avec la préfecture pour changer cette date si possible.
* Lors de diverses instances, nous avions demandé la mise en place d’un commission action sociale au niveau départemental. Avez-vous statué ?
Oui. Je ne suis pas opposé sur le principe. Il faut qu’on étudie la chose.
* Avez-vous des informations à nous donner sur la mise en place du conseil médical ?
1ère séance le 20 septembre
* Part variable REP+ : quand les collègues vont-iels la toucher ? Pouvez-vous nous donner les critères retenus ?
Les critères sont les remontées des IEN. On cherche à avoir une vision départementale et dynamique, requestionnée chaque année avec les IEN. Les projets NEFLE sont un critère. La dynamique de l’équipe est interrogée.
* Combien fallait-il de points pour être promu·e à la classe exceptionnelle ?
Pour le vivier 1 : dernier·e promu·e 52 points, avant-dernier·e 102 points
Pour le vivier 2 : dernier·e promu·e 70 points.
* Combien y a-t-il de retraité·es au 1er septembre 2023 ?
98
*Avez-vous des informations concernant la cessation progressive d’activité notamment pour les personnels qui souhaitent prendre leur retraite au 1er septembre 2024 ?
Les décrets et circulaires sont en cours d’écriture, ça devrait être précisé pour l’automne.
* Le groupe départemental des directeurs va-t-il se réunir ?
Oui, avant les vacances d’automne. Il y a 2 DVS à la DSDEN : une sur le harcèlement et une sur la difficulté scolaire.
Le Dasen souhaite 1 représentant par circonscription, plus les organisations syndicales. Le but est de travailler sur des sujets pour aboutir à des outils.