La criminalité financière enfin condamnée ?
Le conseil des prud’hommes de Compiègne vient d’invalider le licenciement de près de 700 anciens salariés de l’usine Continental de Clairoix (Oise) pour défaut de motif économique.
Le conseil des prud’hommes estime notamment que Continental n’a pas respecté un accord de 2007 sur le temps de travail qui prévoyait un retour aux 40 heures hebdomadaires, contre des assurances sur le maintien de l’emploi dans le site jusqu’en 2012. Il reconnaît la société-mère allemande comme co employeur et donc comme responsable des licenciements.
Même si Continental va engager tous les recours possibles contre cette décision, ce jugement favorable à la lutte des Conti a une portée nationale et européenne. Il va donner encore plus de force aux luttes pour l’emploi.
RAPPEL
Depuis 2009 et l’annonce de la fermeture de leur usine les ouvriers de Clairoix se sont battus contre la puissance financière de Continental qui, prétextant la crise, rayait de la carte une usine rentable et plus de 700 emplois.
Leur lutte tenace a permis, ce matin, avec le jugement important du tribunal de prudhommes de Compiègne, de condamner la criminalité financière des actionnaires qui invoquaient des licenciements économiques quand la valeur de leurs actions doublaient en 2012 et que le chiffre d’affaire progressait de 17%. Ce délit financier, les ouvriers de Clairoix, même si la justice leur donne raison aujourd’hui, l’ont payé durement, depuis 4 ans.
De nombreux drames humains, liés à la fermeture de l’entreprise et des licenciements, ont marqué la vie des Conti et détruit pour certains leur santé et leur famille.
Plus que jamais, il faut interdire les licenciements boursiers pour défendre les emplois et prévenir de tels drames sociaux.