Déclaration préalable de la FSU Oise

En tant que représentants des personnels, nous sommes régulièrement en contact avec des agents qui nous exposent leurs situations et souvent les difficultés auxquelles ils se heurtent. Ces difficultés sont liées à la réalisation de leurs tâches dans l’environnement professionnel dans lequel ils exercent leur mission. Ces personnels au service de l’éducation nationale, au-delà de la diversité de leur statut et de leurs missions (enseignement, éducation, administrative, santé, sociale, technique…) pointent généralement les mêmes constats :

"-" une augmentation du stress lié à la dégradation des conditions de travail (augmentation de la charge de travail…)

"-" une augmentation de la pression institutionnelle (remise en question d’une certaine liberté de conception et de réalisation de la tâche, injonctions multiples, évaluation à la performance, individualisation et mérite…) et l’application du nouveau « management » dans la fonction publique dans un contexte d’accompagnement d’une école du tri social.

C’est aussi une souffrance qui peut être liée au manque de soutien, parfois, face à des situations conflictuelles avec des partenaires de l’école,
"-" un manque de reconnaissance qui résulte des remises en questions des services publics et des personnels. La question salariale est un élément important de ce manque de reconnaissance ressenti.
"-" des réformes successives à un rythme soutenu parfois inabouties imposées sans consultation réelle.

Le mal être professionnel exprimé fait écho à l’état du système éducatif qui a été profondément fragilisé et ébranlé par les politiques libérales menées sous la précédente majorité.

L’ouverture le 12 novembre de discussions au plan national sur « l’amélioration de conditions de travail des agents de la fonction publique » devrait permettre d’aborder une partie des ces questions.

Cependant, les orientations actuelles du gouvernement, du ministère de la fonction publique et du ministère de l’éducation nationale ne vont pas dans un sens d’amélioration de la situation.

En effet, au plan national, le maintien de la journée de carence, le gel du point d’indice, la poursuite de la réforme des STI2D ne répondent pas à l’attente des personnels d’une véritable rupture.

De même, le projet de loi de refondation de l’école renvoie à nombre de décrets ultérieurs sur des points très critiques dont, pour ne citer que ceux-là, les rythmes en primaire et la décentralisation des services d’orientation. La méthode employée par le ministère pour ces premières phases a de quoi inquiéter pour la suite !

Le rôle accru des Collectivités territoriales à travers le "projet éducatif territorial", le devenir de l’éducation prioritaire suscitent des inquiétudes. Quant à la question de la carte des formations professionnelles, elle est renvoyée à la loi décentralisation. On sait que ces choix présentent le risque d’un éclatement des politiques éducatives sur le territoire.

En parallèle à ce cadre général, les conditions locales dans lesquelles exercent les personnels jouent également un rôle déterminant. La généralisation de la mise en place des registres obligatoires devrait permettre cet état des lieux et favoriser réflexions et actions dans le sens de l’amélioration des conditions de travail. Des situations récentes dans le département que nous évoquerons lors de ce CHSCT SD montrent que du chemin reste à parcourir.

On le voit, on ne peut en rester aux conditions physiques du travail. Nous devons prendre en compte les conditions sociales du travail (rémunérations, statuts, relations hiérarchiques), les conditions liées à l’organisation du travail (parcellisation des tâches, degré d’autonomie, travail en équipe), les conditions cognitives du travail (comment on travaille, est ce qu’on est formé au travail qu’on nous demande, est ce que notre qualification est reconnue à sa juste valeur). Il faut prendre en compte les déterminants humains et institutionnels.

Cette démarche guidera les représentants des personnels de la FSU Oise dans leur action.