Le Front commun départemental de défense et de promotion du service public et laïque d’éducation a appelé les écoles en lutte à envoyer des délégations devant le CTSD du 17 avril. Des parents d’élèves des écoles de Lassigny, de Nogent-sur-Oise et de Villers-St-Paul ont ainsi fait le déplacement jusqu’à Beauvais. Les délégués des personnels ont demandé à la Directrice académique de recevoir et d’écouter ces parents avant la réunion du CTSD, ce qui a été fait.
Le mercredi 16 mai sera une nouvelle étape de mobilisation des écoles et des personnels en lutte dans le département (le SNUipp-FSU va déposer un préavis de grève) avec le soutien des parents, des élus …avec un point fort sur l’éducation prioritaire.
Déclaration préalable de la FSU au CTSD du 17 avril 2012.
Le bilan de ces 5 dernières années, c’est 80 000 suppressions de postes, c’est la quasi disparition de la scolarisation des moins de trois ans, c’est l’augmentation des effectifs par classe dans les écoles, collèges et lycées, l’affaiblissement du potentiel de remplacement, la multiplication des affectations sur deux voire trois établissements, la suppression de dispositifs d’aide particuliers aux élèves comme les RASED, la multiplication d’heures supplémentaires qui plus est défiscalisées… Si la prochaine rentrée scolaire doit se faire dans ces conditions, elle sera catastrophique pour les élèves. C’est pourquoi la FSU demande des mesures d’urgence pour la prochaine rentrée et un collectif budgétaire.
Cette politique du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite dans la Fonction publique est d’autant plus préjudiciable qu’elle a été conjuguée à des réformes néfastes. Qu’il s’agisse de la LRU, des mesures pour l’école primaire, de l’accompagnement éducatif, des internats d’excellence, de l’introduction du livret personnel de compétences, de la réforme du lycée et notamment de la voie professionnelle, du dispositif Eclair, de l’orientation scolaire, de l’autonomie accrue des établissements et, dernier avatar de cette politique destructrice, du projet concernant l’évaluation des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation (que le ministre veut imposer coûte que coûte)…sans compter qu’aujourd’hui, des propos remettant en cause le collège comme lieu de scolarité commun à tous les jeunes, en réinstaurant un palier d’orientation en fin de 5e, et la promotion de l’alternance obligatoire en dernière année de bac pro et en CAP ne peuvent que nous inquiéter. La circulaire de rentrée 2012 poursuit dans le sens de la politique éducative engagée depuis cinq ans.
C’est mon avis et je le partage ! Le ministère présente et justifie souvent les réformes et injonctions qui touchent au service public d’ éducation et ses personnels comme de bon sens, et fait référence à un constat partagé qui ferait largement accord…Ce n’est pas le cas en ce qui concerne la FSU , ce n’est pas le ressenti de nombreux personnels, ce n’est manifestement pas non plus la position de la communauté éducative dont les parents d’élèves et les élus…mais c’est symptomatique d’une conception du dialogue social à sens unique. Difficile ainsi d’avoir un réel bilan de la manière dont se sont déroulés les élections professionnelles ; impossible de discuter de la question de l’évaluation des enseignants où, malgré l’opposition de toutes les organisations syndicales, les textes arrivent quand même au CSFPE… comme le projet de cahier des charges de la formation. Cela illustre encore le manque de dialogue social : alors que la réforme mise en œuvre est dénoncée de toute part, le texte présenté entérine des dispositifs désastreux. La FSU continue de porter l’exigence d’une remise à plat de la situation pour construire une réelle formation des enseignants.
Cette politique d’asphyxie de l’ École, du primaire au lycée, chacun en mesure mieux d’année en année les conséquences. Les nombreuses mobilisations de l’ensemble de la communauté éducative ont permis d’alerter l’opinion publique sur cette situation. Les actions en cours dans l’Oise contre les fermetures de classes témoignent de la volonté de défendre l’école publique.
Un rapport d’observation provisoire de la cour des comptes montre l’injustice de la répartition des moyens d’enseignement sur l’ensemble du territoire : l’état donne plus à ceux qui ont déjà plus et moins à ceux qui cumulent tous les risques de réussir moins bien ! Ce favoritisme s’est aggravé ces dernières années. Sur les 22 académies, l’académie d’Amiens se classe ainsi au 10ème rang en termes de dotation pour le premier degré et au 17ème rang pour le second degré…
Pour la FSU, l’ Éducation est une question majeure, une responsabilité vis à vis de notre jeunesse et une question d’avenir pour toute la société. Car penser le système éducatif du XXIe siècle oblige à imaginer l’avenir. Notre société évolue, ses besoins se diversifient, les savoirs se complexifient, les élèves changent. L’ État doit donner aux futures générations les outils d’émancipation pour faire face aux défis de demain. Cela nécessite de transformer le fonctionnement du système éducatif pour en réussir sa démocratisation.
Pour tout cela, des moyens humains seront indispensables car pour apprendre il faut une médiation, des passeurs. On ne fera pas l’économie de la formation, du recrutement et de la revalorisation d’équipes pluri-professionnelles (enseignants, conseillers principaux d’éducation, conseillers d’orientation-psychologues, surveillants, assistants sociaux, infirmières, personnels administratifs et ouvriers). Mais ces moyens ne seront efficaces qu’au service d’un nouveau pacte éducatif entre l’école et la société afin de mettre un terme à l’échec scolaire et réussir la démocratisation du système éducatif. La FSU poursuit son engagement en ce sens.
Le 1er mai sera une journée de mobilisation dans le département Nationalement, la FSU appelle à faire du 1er mai un moment fort de mobilisation des forces du travail car l’heure n’est pas à l’attente de lendemains qui chantent par les urnes et c’est par les luttes sociales que nous imposerons nos revendications !