Déclaration préalable de la FSU au CTPD du 17 juin 2011.
Malgré la pression de l’opinion publique, ce gouvernement, engagé dans une fuite en avant, déploie des artifices médiatiques mais confirme par les actes des choix idéologiques de redistribution vers les plus riches. Ainsi, la suppression annoncée du bouclier fiscal pour 2014 s’accompagne dès maintenant de la suppression de l’ISF et certaines grandes fortunes paieront ainsi quatre fois moins d’impôts que l’année précédente.
Malgré les indications d’un sondage réalisé par la Sofres pour la FSU, qui montre l’attachement des français à leurs services publics, le laminage se poursuit : attaques contre les missions et contre les personnels avec la casse du statut et le recours à l’emploi précaire.
Ainsi, dans l’éducation nationale, nous assistons à la mise en concurrence du service public avec l’enseignement privé. Cette prime au privé se traduit par le transfert de quatre millions d’euros de l’éducation nationale vers l’enseignement privé confessionnel qui recevra une dotation positive de 200 postes. Si on appliquait un principe de simple équité, cela correspondrait à une dotation positive de 800 postes pour le service public d’éducation. Or le service public d’éducation connait une nouvelle fois la saignée des suppressions de postes.
La communication biaisée du ministère qui lance une grande campagne médiatique d’un coût de 1,3 millions d’euros pour recruter 17 000 enseignants oublie opportunément d’évoquer les 16 000 suppressions décidées à la rentrée 2011. L’opération spectaculaire de recrutement de précaires menée par le rectorat de l’Académie de Paris de sous forme de « job dating » organisé avec Pôle emploi confirme le manque de titulaires depuis plusieurs années et la volonté de recourir à la précarité. Cette opération témoigne aussi du peu de considération pour les personnels, voire du mépris porté à la mission et au métier d’enseignant et à l’école en général : comme si enseigner n’était pas un métier qui s’apprend.
Le ministère de l’Education nationale persiste dans la mise en place d’évaluations sanctions en fin de CM2 et de 5ème qui risquent de conditionner l’accès au collège et qui préfigurent une orientation précoce vers des cursus d’études courts, instaurant une école à multiples vitesses.
Concernant le dispositif Eclair, imposé à la hussarde, le secrétaire général du rectorat parle lui-même d’échec relatif en évoquant un pourcentage de postes non pourvus significatif (45% des postes). Ainsi, les postes de préfets des études semblent peu attractifs et le risque pèse de recourir aux quelques TZR restants pour occuper ces postes. Ce dispositif va entraîner la disparition des postes de secrétaires de comité exécutif et d’ESAP ; signant ainsi la fin de l’éducation prioritaire. Pour les administratifs, les postes d’adjoints de catégories C sont profilés comme des postes de secrétaire général en rectorat, mais pas avec la rémunération afférente.
Suite à une enquête menée par un cabinet de conseil privé, le ministre décide d’ouvrir un chantier concernant l’évaluation professionnelle des enseignants qui fleure bon le renforcement du salaire au mérite.
Quant au Livret Personnel de Compétence dont l’utilité est contestée dans le premier comme dans le second degré, il fait peser un risque de fichage par sa dématérialisation et son lien avec des applications numériques déjà moultes fois dénoncées par nous-mêmes en ces lieux.
Concernant le remplacement des enseignants à la rentrée prochaine, quelle sera votre politique ? En effet, dans les documents, aucune création de poste pour abonder ce contingent n’est prévue. L’utilisation des étudiants et des stagiaires, comme moyens de remplacement, vous évite d’avoir à créer des postes statutaires d’enseignants. A quand l’utilisation des retraités paupérisés par les réformes successives ?
Contre les suppressions d’emplois, pour un autre budget pour l’éducation, la FSU a jugé nécessaire de proposer la construction d’une mobilisation à la rentrée. Une intersyndicale CGT, FSU, CFDT et UNSA appellent ainsi à la grève dans l’éducation nationale et dans l’enseignement agricole public le 27 septembre prochain pour d’autres choix pour l’école et pour la réussite de tous.