La fuite du dictateur Ben Ali est une grande victoire pour le peuple
tunisien. Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, soutenu jusqu’au bout par
le gouvernement français, complice et "ami" du despote, a quitté le pays sous la pression de manifestations de plus en plus massives, expression d’une révolte de tout un peuple qui a payé un lourd tribut à la politique de Ben Ali et à la répression sanglante de ces dernières semaines(*).
Ce mouvement, rassemblant les jeunes, les chômeurs et précaires, les
salariés , les syndicalistes, les étudiants et les enseignants, les
avocats a fait preuve de courage , de détermination et d’unité. Il a mis
en avant des exigences sociales et démocratiques : "le droit au
travail", le « droit à une juste répartition des richesses », la «
lutte contre la corruption et le népotisme », et la liberté des médias.
La FSU , solidaire avec le mouvement syndical tunisien, s’associe aux
espoirs du peuple tunisien et des forces démocratiques pour que s’ouvre une nouvelle page de l’histoire en Tunisie, pour que cette victoire ne soit pas confisquée, ce qui passe par l’amnistie pour tous les militants injustement condamnés et spoliés par le régime Ben Ali, l’identification et la condamnation des responsables des massacres , la satisfaction de droits sociaux, une vie digne pour tous et des élections législatives et présidentielles.
La FSU et ses syndicats participent aujourd’hui aux manifestations dans
de nombreuses villes de France et à Paris pour exprimer son soutien au
peuple tunisien.
(*)17 décembre. Mohamed Bouazizi s’immole par le feu devant la préfecture de Sidi Bouzid. C’est le point de départ de la révolution du jasmin qui a vu, après un mois de manifestations, et au moins 80 morts, le dictateur fuir le pays vendredi 14 janvier, mettant fin à vingt-trois ans d’oppression et de népotisme.
C’est dans ce contexte de répression féroce que notre collègue Hatem Bettahar , Maître de Conférences en informatique à l’UTC de Compiègne a été tué à Douz. Il a été abattu par la police d’une balle en pleine tête lors d’une manifestation. Hatem, 38 ans, était marié et laisse une petite fille de 10 mois. La section de la FSU Oise présente à la famille d’Hatem Bettahar ses condoléances les plus respectueuses et les plus attristées.
Les organisations syndicales françaises, CGT, CFDT, FO, FSU, UNSA et Solidaires, ont condamné la politique répressive du gouvernement tunisien, les tirs pour tuer de Thala, Kasserine et Ar-Reqab, et demandent, avec les syndicalistes tunisiens, que soient poursuivis et jugés tous ceux qui ont ouvert le feu sur les manifestants. Elles soutiennent la demande du Haut commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU pour une enquête transparente et crédible.