Après la suppression dans l’éducation nationale en France de 16.000 postes d’enseignants en 2010, 13.500 en 2009 et 11.200 en 2008, il faudra faire à la rentrée prochaine avec 8967 postes de moins en primaire, 4800 en collèges et lycées dans le secondaire et 600 administratifs. Sachant que dans le même temps on attend 8900 nouveaux élèves en primaire et 48500 dans le secondaire.

Toutes les académies sont frappées. Dans l’ académie Picarde, 149 emplois vont être supprimés dans le primaire et 198 dans le secondaire alors que les prévisions font état d’une augmentation du nombre d’ élèves scolarisés à la rentrée 2011.

Dans un contexte national d’application du dogme de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite et de baisse du PIB consacré à l’éducation ; à l’image de l’école primaire à laquelle la France accorde déjà 15 % de moins que la moyenne des pays de l’OCDE ; cette coupe claire va se traduire par un recul historique puisque, pour la première fois depuis plus de vingt ans, nous allons connaître une baisse du nombre d’enseignants devant les élèves.

La nouveauté cette année réside dans la méthode utilisée pour déterminer la nature des suppressions : contrairement aux

années passées où le ministère cadrait les suppressions (remplacements, "sédentarisation" des RASED, transformation d’heures postes en HS, stagiaires, démographie…), il renvoie cette fois « au plus proche du terrain », c’est-à-dire aux Recteurs, la responsabilité de décider dans leurs académies des « leviers d’action » sur lesquels s’appuyer pour parvenir à ces suppressions. Gageons que les "bons élèves" recevront la nouvelle prime au mérite en fonction de "la réalisation des "objectifs qui leur seront assignés", selon des textes publiés au journal officiel.

Les dégradations se font bien évidemment sentir à tous les niveaux : formation des enseignants (initiale et continue), augmentation

des heures supplémentaires, recours accru aux personnels précaires, diminution des remplacements, des moyens accordés aux projets, aux associations complémentaires, dégradation des conditions d’enseignement, d’apprentissages pour les élèves, de travail de tous les personnels, y compris administratifs (600 emplois supprimés par an en moyenne depuis 5 ans !). Les emplois aidés ne sont pas épargnés, le non-renouvellement de leurs contrats entraînant des ruptures pour

l’accompagnement des élèves en situation de handicap, l’aide administrative pour les écoles, la vie scolaire, administrative et technique dans les établissements.

Un budget qui nécessite donc une riposte à la hauteur. La FSU a proposé au collectif « Une école, notre avenir », la construction

d’une action nationale. Celle-ci aura lieu le 22 janvier, faisant suite aux interpellations de parlementaires, et aux initiatives décidées localement.