Déclaration liminaire de la FSU à la CCP Amiens
Lundi 15 mai 2023
Mesdames et messieurs les membres de l’administration, les représentant·es des Assistant·es de Vie Scolaire et des Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap, nous sommes réuni·es aujourd’hui pour l’installation de la CCP et aborder une question relative à une situation individuelle.
Depuis cette rentrée, les AED peuvent accéder à un CDI. Ce n’est pas un droit opposable, ce n’est qu’une possibilité. Ce CDI est proposé sans garantie d’une quotité horaire au moins égale à celle du dernier CDD, sans grille de salaire et sans progression, ce qui revient à un maintien dans la précarité sur la base du SMIC. Sans parler du crédit de 200 heures de formation qui disparaît.
Pour les AESH, chaque année scolaire s’avère plus difficile. Les PIAL et les mutualisations des élèves qui en découlent occasionnent une charge de travail démultipliée. Il faut parfois accompagner dans une même classe des élèves dont les besoins sont diamétralement opposés. Les heures mutualisées sont insuffisantes au regard de leurs besoins et de leurs emplois du temps. Accompagner ces élèves relève alors du saupoudrage, insuffisant pour répondre aux besoins des élèves, insupportable pour les collègues et les conditions de travail… C’est aussi sans compter le manque d’information sur les PIAL ou sur les deux services de gestion. Les personnels sont toujours mal payé·es, toujours peu considéré·es, toujours méprisé·es.
Faut-il parler des propos tenus par notre ministre ? « 20 % des AESH auraient le Baccalauréat, excluant de fait, 80 % des AESH d’un corps de fonctionnaire », corps dont la proposition de création a été balayée rapidement.
Faut-il parler du dérapage récent de cette députée Renaissance évoquant le métier d’AESH comme d’un métier choisi, « on choisit les mercredis et les vacances scolaires, on est heureuses » affirme-t-elle. On choisit aussi la pauvreté, ainsi que le temps partiel imposé qui plongent ces personnels sous le seuil de pauvreté ?
Faut-il aussi parler des annonces faites par le président de la République à la suite de la Conférence Nationale du Handicap ? Il est en effet question de « regrouper le cadre d’emploi des AESH avec celui des AED autour du métier d’accompagnant à la réussite éducative (ARE) ». Cette proposition n’a jamais été discutée avec les organisations syndicales représentatives, preuve du mépris constant d’Emmanuel Macron pour le dialogue social. Elle tourne sciemment le dos aux attentes exprimées par les AESH à de nombreuses reprises ces derniers mois.
Ce nouveau concept d’ARE traduit clairement la volonté de nier la spécificité du métier d’AESH au détriment de l’inclusion des élèves en situation de handicap. Il conduirait à une re-dilution des missions des AESH, fragiliserait leur situation et irait à l’encontre de leur nécessaire professionnalisation. Au final, il ne résoudrait en rien les manques majeurs de l’école inclusive. C’est un leurre et une tromperie, pour les élèves, leurs parents et les personnels.
Les AESH sont le maillon fondamental de l’école inclusive. Aujourd’hui, ils et elles sont victimes d’un système qui manque de moyens humains à la hauteur des besoins et qui ne permet pas d’assurer un service public de qualité. Ce métier est quasi exclusivement assuré par des femmes, ce qui aggrave son déclassement salarial et freine sa reconnaissance. La FSU exige que le métier et la professionnalité des AESH soient mieux reconnus. Il y a urgence !
La FSU rappelle ses revendications de création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B intégrant et reclassant les AESH déjà recruté·es et la suppression des PIAL. La FSU porte une redéfinition du temps de travail des AESH, permettant l’accès à des emplois à temps complet, pour toutes et tous les AESH actuellement sous contrat, en restant sur les missions d’accompagnement et en intégrant des temps de concertation, de formation et de préparation. Pour ces raisons, la FSU appellera les AESH à se mobiliser pour contrer ce recul inacceptable et gagner la reconnaissance de leur métier et l’amélioration de leurs conditions d’emploi.
Dans notre académie, la FSU dénonce les non mises en place des jours de fractionnement et de la subrogation qui le sont dans d’autres académies. Nous vous demandons donc de les mettre en place le plus rapidement possible.