Déclaration préalable de la FSU Oise au CHSCTD du 15 juin 2012.
La crise qui touche l’ensemble des populations en Europe a des répercussions sur la vie professionnelle de l’ensemble des salariés, malmenés par le dumping social. La crise financière sert de prétexte à une remise en cause des dépenses publiques alors que depuis une trentaine d’années, la place et les missions des Services Publics sont réinterrogés. C’est dans ce contexte que les personnels de la Fonction publique sont confrontés à la plus massive et la plus brutale des restructurations jamais conduite en France et qui l’impacte dans un délai très court dans tous les aspects : le financement, l’emploi, l’organisation, les principes, les missions, la gestion des personnels…
Ainsi, les réformes administratives et territoriales de l’état associées à la RGPP, avec son cortège de suppressions massives de postes, ont entrainé une dégradation des conditions de travail des personnels. L’intensification de la charge de travail, les pressions hiérarchiques, le stress, la précarité, la mobilité subie ou contrainte, la dérive des missions, se traduisent par un éclatement des cadres collectifs de travail. L’agent est ainsi souvent isolé, pris en tenaille entre le travail prescrit et le travail réel, et démuni face à une perte de l’estime de soi.
Ces restructurations ont pour nous des incidences directes sur un nombre grandissant de conflits ouverts ou latents et sur des problèmes de santé rencontrés par des agents en termes de souffrance ordinaire au travail, de TMS, de troubles psychologiques etc…
Les représentants des personnels que nous sommes ne peuvent se satisfaire de la situation actuelle vécue par de nombreux agents. Nous ne sommes pas dans l’accompagnement de restructurations que nous dénonçons par ailleurs. La FSU porte l’ambition que les salariés puissent reprendre la main collectivement afin de peser sur la nécessaire transformation du travail. Dans cette perspective, le CHSCTSD doit non seulement être moteur dans la prévention des risques, mais également doit être pour les personnels un des vecteurs de la réappropriation des éléments du travail à travers des axes forts d’actions tels que :
l’établissement d’un inventaire des paramètres professionnels impactant la santé des personnels (trajet domicile/travail, organisation du travail…) ;
la reconnaissance par l’administration de la souffrance au travail ;
la mesure et la prise en compte des conséquences du recul de l’âge de la retraite ;
la reconnaissance et l’aménagement des postes pour les personnels victimes de maladies professionnelles : risques psycho-sociaux, troubles musculo-squelettiques (TMS), risques cancérigènes, mutagènes, toxiques … qui doivent être pris en compte par l’administration ;
la mise en place effective d’une véritable médecine du travail avec une visite médicale régulière de tous les personnels ;
la reconnaissance de travailleurs en situation de handicap et la proposition des postes adaptés à leur handicap.
Face à cette crise du travail qui est devenue une question sociale de premier plan, il s’agit, pour la FSU, de faire du travail réel au quotidien un enjeu de revendications et de luttes collectives.