L’ensemble des retraités voit son niveau de vie décrocher, et les perspectives sont alarmantes en particulier pour les 10% de retraités qui perçoivent actuellement des pensions inférieures au seuil de pauvreté.
L’INSEE vient d’établir la hausse des prix à 2,1%, en moyenne, pour 2011 par rapport à 2010. Pour l’ensemble des retraités la dernière revalorisation des pensions, qui n’est intervenue que le 1er avril 2011, n’a été que de 2,1% – dont seulement 1,8% au titre de la prévision d’inflation 2011.
La FSU constate que de nombreuses associations évaluent à plus de 4% le glissement des prix des dépenses contraintes (logement, énergie, gaz, électricité, denrées alimentaires de première nécessité, santé…), et que même l’INSEE reconnaît que le prix de ces dépenses « pré-engagées » augmente beaucoup plus vite que son indice officiel. Le mécanisme prévu par la loi, qui est totalement insatisfaisant, correspond à une « revalorisation » minimale au 1er avril 2012 de 2% (1,7% pour l’inflation prévue en 2012, plus 0,3% de « rattrapage »), qui impliquerait une dégradation nouvelle du niveau de vie, d’autant plus grande que N. Sarkozy vient d’annoncer une hausse de 1,6% de la TVA en octobre prochain.
Aussi la FSU s’indigne-t-elle des propos tenus par des responsables de la majorité actuelle tendant à remettre en cause les mécanismes d’indexation des pensions et retraites prévus par la loi de 2003, pourtant largement insuffisants et maintes fois dénoncés.
C’est une fois encore les salariés et les retraités qui vont supporter la rigueur à l’heure où les entreprises du CAC 40 se préparent à verser 37,3 milliards d’euros aux actionnaires et annoncent leur objectif de porter ces bénéfices à 41,7 milliards l’an prochain.
Dans un tel contexte, les tentatives des chantres de l’austérité sont d’une rare indécence, chacun pouvant mesurer que l’austérité imposée aux peuples renforce la crise et casse la croissance.
La FSU renouvelle son appel à l’ensemble des Unions Confédérales de Retraités et à la FGR-FP pour interpeller l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle afin qu’ils s’engagent à une négociation pour une autre réforme des retraites et dans l’immédiat à :
revoir les dispositifs actuels de revalorisation des pensions non seulement pour garantir le pouvoir d’achat mais aussi pour que les retraités, de même que les actifs, bénéficient d’une progression de leur niveau de vie ;
rattraper les pertes accumulées ;
relever les retraites les plus faibles afin qu’elles soient égales au SMIC ;
corriger les inégalités hommes/femmes.
La FSU souhaite que les conditions unitaires, de l’ensemble des organisations syndicales de retraités, puissent se réaliser rapidement pour conduire sans attendre les actions indispensables.