Pour la FSU, qui dénonce depuis longtemps l’injustice de la TVA et réclame la suppression des exonérations des cotisations qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité (et qui s’élèvent à 30 milliards d’euros) cette nouvelle TVA prétendument sociale est inacceptable.

Elle est d’abord injuste, car pénalisant davantage les ménages modestes, qui consacrent une part plus importante de leurs revenus à la « consommation », (les 10 % des ménages les plus pauvres consacrent 8 % de leurs revenus à la TVA, les 10 % les plus riches en consacrent 3,4 %). Elle s’appliquera à tous les produits, importés ou pas (et ce ne sont pas 2 ou 3 points de TVA qui feraient d’elle une arme « anti-délocalisation ».

L’effet sera négatif sur la consommation déjà en berne dans une période de récession. Elle diminue encore la responsabilité des entreprises dans la protection sociale, et qui peut croire que cet allègement de cotisations bénéficiera à l’emploi, aux salaires ou sera transformé en baisse de prix des produits français ? Cette baisse risque en fait d’aller directement dans la poche des actionnaires, confirmant que même à la veille d’une élection présidentielle, Nicolas Sarkozy sert toujours ses riches amis du Fouquet’s et d’ailleurs.

La présidente du Medef Laurence Parisot a déclaré que la TVA sociale n’était pas une faute mais « un avantage social », sans préciser pour qui !

En même temps, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il était prêt à mettre seul en place la Taxe Tobin ! Pour Attac, qui a été créé justement pour défendre une taxation des transactions financières, cette initiative est « purement opportuniste : elle ne vise qu’à atténuer l’effet désastreux de l’annonce de la TVA sociale ».

ELIZABETH LABAYE