Alors que les représentants des pays les plus puissants au monde se réunissent à Cannes en ce début novembre 2011 pour la déclaration finale du Sommet du G20 , une vaste coalition de la société civile réunit un alter-forum qui se tient à Nice du 1er au 4 novembre.
Infos et programme de l’alter- forum.
ILS SONT 20, ILS SONT RICHES
ILS SONT AU SERVICE DE LA FINANCE & D’UN CAPITALISME SAUVAGE
ILS SONT RESPONSABLES DES CRISES ET LES ENTRETIENNENT
ILS DÉTRUISENT : ÉDUCATION, SANTÉ, SOLIDARITÉS
ILS ABAISSENT LES SALAIRES, LES RETRAITES
ILS ALIMENTENT LE CHÔMAGE
ILS AFFAMENT LES PEUPLES
ILS MALMÈNENT LA PLANÈTE
ILS MÉPRISENT LA DÉMOCRATIE
FACE AU G20,LES PEUPLES D’ABORD PAS LA FINANCE !
Ces 3 et 4 novembre , le G20 se réunit à Cannes au moment où la crise économique et financière provoquée par la dérégulation massive décidée par les États et les multinationales entraîne dans son sillage une crise sociale, politique et écologique. Le G20 regroupe 19 pays et l’Union européenne, représentant 85 % de la production mondiale et 2/3 de la population mondiale. Il est illégitime, car ce sont les pays du G8, club des plus riches, qui ont choisi qui devait faire partie d’une instance qui prétend réguler la finance mondiale.
Depuis 4 ans, il y a une nouvelle étape de la Crise économique capitaliste, avec la crise des subprimes, puis celle des banques et aujourd’hui celle des dettes souveraines. Depuis 2008, le G20 a été choisi pour répondre à la crise et éviter qu’elle ne se reproduise. Mais son action a été peu convaincante, se résumant à un catalogue de bonnes intentions. La crise des dettes souveraines démontre l’inefficacité de ses politiques et son incapacité à anticiper les crises. Le G20 continue d’affirmer sa confiance en la supériorité du marché : la croyance aveugle en l’économie libérale et ses dogmes n’est pas remise en question. Ainsi, on transforme une dette privée, celle des banques, en dette publique qui sera payée par les peuples. Les États se trouvant alors surendettés, le G20 impose des politiques d’austérité dont les conséquences sont les privatisations forcées, les coupes dans les dépenses sociales, de santé, d’éducation… Le G20 de Cannes prétend vouloir réformer le système financier international, réguler les prix agricoles ou soutenir l’emploi et renforcer la dimension sociale de la mondialisation. L’histoire montre qu’il y a un décalage total entre les objectifs annoncés et les conséquences des mesures prises par le G20. Seule une remise en cause de la toute puissance des marchés permettra de sortir de ces crises à répétition. Il est donc urgent de désarmer les marchés financiers, et non de les rassurer comme s’emploient à le faire les dirigeants du G20. Ce n’est pas aux peuples de payer pour une crise dont ils ne sont pas responsables !
La crise sociale est la conséquence des politiques économiques libérales. Depuis les années 70 les déréglementations ont mis l’économie des États sous la tutelle du marché. Dans cette économie 80% des capitaux mondiaux recherchent les investissements à court terme pour des gains immédiats et ignorent l’économie réelle. Le chômage, qui a toujours été un moyen de faire baisser les salaires, augmente. Les salariés deviennent variables d’ajustement : CDD, temps partiel, flexibilité, licenciements économiques… Ce chômage, résultat des politiques menées par les membres du G20, est utilisé par eux pour justifier leur politique de démolition des acquis sociaux. Depuis plus de 30 ans que les politiques libérales s’appliquent, le chômage dans le Nord et l’exploitation des populations dans le Sud n’ont cessé d’augmenter.
Il y a crise écologique car l’idéologie libérale ne peut admettre la limitation des ressources naturelles de la planète. Il lui est impossible de mettre en question la théorie de la croissance sans fin, car son fondement même serait annihilé. Même la catastrophe de Fukushima n’a pas pour autant ébranlé sa croyance en l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins civiles comme militaires.
Enfin, face à la crise politique sur une planète qui s’épuise et voit ses ressources naturelles se raréfier, le G20 sera à nouveau un lieu de promesses non tenues. Il n’y a aucune place dans ce cadre à un « mieux vivre ensemble », car le G20 organise le partage et le pillage de la planète par les 20 États les plus puissants, au détriment des 173 pays absents bien que reconnus par l’ONU. Les révolutions arabes, notamment en Tunisie et en Égypte, et les mouvements des Indignés (à Madrid, Athènes et même Tel Aviv) ont en tout cas prouvé cette année que les peuples étaient capables de prendre leur destin en main.
RAPPEL
Les 29 et 30 septembre, les membres du G20 ont travaillé à la déclaration finale que les chefs d’ État et de gouvernement adopteront en grande pompe à Cannes. Il s’agit là d’une des dernières étapes dans la préparation de ce Sommet, accueilli cette année par la France.
Paradis fiscaux, taxe sur les transactions financières, financement du développement, défi de la faim dans le monde : si tels sont les sujets fondamentaux pour l’avenir de l’humanité qui figurent à l’ordre du jour du G20, les organisations de la coalition craignent que les décisions courageuses qui s’imposent ne soient pas prises, et que les dirigeants du G20 reconduisent les politiques qui ont fait faillite jusque là…
Pour exhorter les dirigeants du G20 à faire passer les intérêts des peuples de la planète avant les intérêts économiques et financiers, la société civile organise un alter-forum qui se tiendra à Nice du 1er au 4 novembre, en parallèle au Sommet officiel du G20 de Cannes. Comme en marge du G8 2011, les citoyens et militants feront pacifiquement entendre leur voix et leurs alternatives par des séries de débats, ateliers, actions de rue et manifestation axés autour de six thèmes et slogans :
1.Austérité, emploi, droits sociaux, services publics, dette : « Inégalités, austérité : y’ en a marre ! »
2.Régulation de la finance et dette : « La vie, pas la bourse »
3.Environnement, développement : « Changer le système, pas la planète »
4.Agriculture, alimentation : « Ne jouez pas avec notre nourriture »
5.Démocratie, luttes en méditerranée, droits et libertés : « Indignés, révoltés, solidarité »
6.Gouvernance mondiale : « Ils sont 20, nous sommes des milliards »
Une conférence de presse sera organisée à l’issue de l’Alter-Forum, le 4 novembre, afin de présenter aux médias les propositions de la société civile sur ces questions.
Pour en savoir plus : http://www.mobilisationsg8g20.org/
Coalition G8G20 2011
Paris, le 29 septembre 2011