Les inégalités de retraite entre les hommes et les femmes sont connues : tout en partant en retraite plus tard, elles ont des pensions plus faibles de 40% en moyenne à celles des hommes. Cette réalité est aussi celles des retraitées de la Fonction publique. Ainsi, les pensions des femmes parties en retraite en 2008 sont en moyenne inférieures à celles des hommes de 10% dans la Fonction publique hospitalière, à 16% pour l’ Etat en passant par 13% dans la territoriale. Ces inégalités de retraite prolongent les inégalités de la vie professionnelle mais les femmes sont en droit d’attendre de la réglementation des retraites qu’elle ne les amplifie pas.
Or l’allongement de la durée de la vie professionnelle pour une retraite sans décote, la décote elle-même, qui sont au cœur des réformes de 1993 et 2003, ont déjà pénalisé les femmes qui ont plus souvent que les hommes des carrières plus courtes et plus précaires. Avec le report des âges de la retraite, celle de 2010 aggraverait encore cette pénalisation des femmes. A ce « désavantage » général, le projet gouvernemental ajoute des mesures spécifiques à la Fonction publique, jouant elles aussi particulièrement à l’encontre des femmes, et refuse de rétablir la bonification pour enfant supprimée depuis 2004 pour les fonctionnaires mères de famille, alors que la majoration de durée d’assurance a globalement été maintenue pour le régime général !
Les femmes seront les premières victimes de la réforme du minimum garanti de pension, lequel serait désormais attribué sous condition d’avoir une carrière complète ou d’avoir atteint l’âge de 67 ans. En 2008 et pour la FPT par exemple, les femmes totalisent en moyenne 6 trimestres de moins que les hommes ; 54% d’entre elles sont parties avec le minimum de pension pour 39% des hommes.
Enfin, les conditions de la suppression du droit des mères de 3 enfants illustrent le mépris du gouvernement pour les agents de la Fonction publique. En effet, il affirme maintenir le droit pour toutes celles qui l’auront acquis fin décembre 2011, mais la réforme des règles de calcul de la pension qu’il voudrait rendre applicable, de manière rétroactive, à toute demande déposée à compter de la date du conseil des ministres du 13 juillet 2010, rendrait ce droit de fait inaccessible.
Le gouvernement laisse donc moins de 3 semaines aux femmes concernées pour se déterminer : partir en retraite dans les prochains mois, et renoncer à leur salaire, à une possible promotion, tout simplement à l’exercice de leur métier, ou subir une perte sèche de leur pension qui peut atteindre 30%. La FSU dénonce cette méthode inique et informe les personnels des termes du projet de loi et de cette échéance. Avec les fonctionnaires concernées, elle s’oppose à cette décision brutale, qui s’ajoute aux autres.
La FSU est déterminée à développer la mobilisation pour le retrait du projet de loi gouvernemental et pour que le débat démocratique indispensable sur l’avenir des retraites soit enfin organisé sans aucun a priori et dégagé du carcan du calendrier gouvernemental.