Dernière nouvelle : parmi les 800 manifestants présents ce 7 avril à Compiègne pour soutenir les 6 salariés de Continental, des représentants des entreprises en lutte, les Goodyear d’Amiens, les Total de Dunkerque, les Sodimatex de Crépy…Sur les 52 000 euros réclamés par l’état, 12 000 euros ont été retenus par le tribunal. Le jugement a été mis en délibéré : réponse le 2 juin.
Ci-dessous le texte de soutien de la FSU nationale aux 6 de Continental.
Manifestation mercredi 7 avril à 12 h30 Gare de Compiègne
A l’appel de l’intersyndicale et le comité de lutte de Continental-Clairoix
Tous aux côtés des salariés de Continental
Pour dire non à la répression anti-ouvrière
Pour dire non à la vengeance financière de l’Etat contre les travailleurs en lutte
L’intersyndicale et le Comité de lutte des travailleurs de Continental-Clairoix appellent les travailleurs, la population, les organisations syndicales et politiques à se joindre à la manifestation organisée mercredi 7 avril à 12h30 à la gare de Compiègne dans l’Oise, en vue de se rendre au tribunal où sont convoqués six travailleurs de l’usine.
En effet, la Cour d’appel d’Amiens a, le 5 février, annulé les peines de prison prononcées en septembre dernier par le tribunal de Compiègne contre six travailleurs de Continental à qui on reprochait leur manifestation à la sous-préfecture pour s’opposer à la fermeture de leur usine. La Cour d’appel a donc désavoué les juges qui avaient repris à leur compte les demandes de condamnations exemplaires du gouvernement, en transformant ces peines de prison en simples amendes. Cela dit l’Etat, c’est à dire le gouvernement, entend assigner maintenant ces six salariés devant le tribunal civil. Il demande à six salariés désignés par la direction, de rembourser des prétendus dégâts causés à l’occasion de la manifestation à la sous-préfecture qui réunissait plus de 500 personnes. Ce serait donc des victimes expiatoires, condamnées à payer pour ce qu’elles n’ont pas commis. A ce jour l’Etat, un an après les faits, n’a toujours pas été en état de justifier ni de chiffrer ces supposés dégâts. Mais il a laissé entendre qu’il pourrait oser réclamer des sommes astronomiques.
C’est à dire qu’après avoir reçu un désaveu politique de la part de la Cour d’appel, qui a reconnu comme fondés les mouvements entrepris par les travailleurs de Continental menacés de licenciements, tout laisse à penser que les représentants du gouvernement voudraient avoir leur revanche en faisant tomber sur ces six travailleurs, et derrière eux les 1120 autres, de très lourdes condamnations financières.
C’est minable, sordide et indigne, mais c’est à l’image de ce qu’ont à subir tous les travailleurs. Le pouvoir, au service des grands groupes industriels, voudrait décourager les travailleurs de se défendre. Il n’y arrivera pas. Les travailleurs de Continental qui ont fait bloc avec leurs camarades poursuivis, et tous ceux qui sont venus leur apporter leur soutien, ont montré que la solidarité ouvrière n’était pas un vain mot.