Depuis la rentrée de septembre, des personnels de lycées sont en lutte pour sauver l’éducation prioritaire en lycée et tenter de réduire, à leur échelle, les inégalités sociales, notamment celles reproduites et amplifiées par le système scolaire. Face à la surdité du ministère, ils ont décidé, de la banlieue parisienne à Marseille en passant par l’Oise ou le Nord, de se mettre en grève reconductible à partir de la rentrée du 3 janvier 2017 (après déjà 5 journées de grève commune depuis septembre 2016) avec des taux de grève importants et des lycées fermés.

Aidez-les à tenir en donnant à leur caisse de grève commune pour obtenir que le ministère tienne (enfin !) ses engagements. Il en va de l’avenir des élèves dans nos quartiers populaires. Nous vous invitons aussi à partager ce lien le plus largement possible.

Lien vers la caisse de grève commune :
https://www.tilt.com/tilts/caisse-de-greve-touche-pas-ma-zep

En effet, deux ans après la promesse de Vincent Peillon de publier une carte des lycées en éducation prioritaire pour la rentrée 2015, celle-ci n’a toujours pas été réalisée. La conclusion est simple : les lycées ne font plus partie de l’éducation prioritaire. Les élèves de milieux populaires n’auraient donc plus besoin d’être soutenus lorsqu’ils quittent le collège pour arriver au lycée et obtenir leur premier diplôme !

La première conséquence sera la dégradation des conditions d’enseignement et de réussite des élèves de ces lycées accueillant une majorité d’élèves issus de milieux populaires : hausse des effectifs par classe, baisse de l’offre d’options et des cours en demi-groupe, etc. Cela signifiera aussi une dégradation des conditions de travail des personnels.

Pour une éducation réellement prioritaire allant de la maternelle au BAC

Le collectif "Touche pas ma ZEP ! », constitué en cette rentrée 2016 et qui regroupe aujourd’hui 97 lycées mobilisés dans 14 académies, se mobilise pour l’obtention :

"-" d’une carte élargie de l’éducation prioritaire en lycée comprenant tous les lycées relevant de l’éducation prioritaire (ex-ZEP, zone sensible ou prévention violence, Plan Espoir Banlieues, Politique de la ville…) ou qui devraient en relever,

"-" d’un label commun de l’éducation prioritaire allant de la maternelle jusqu’au BAC et garantissant des moyens pérennes pour permettre la réussite de nos élèves (effectifs de classe limités, demi-groupes, personnels supplémentaires en vie scolaire…) et des compensations spécifiques pour l’ensemble des personnels (indemnités, droit à la mutation…) à même de stabiliser les équipes éducatives.

Assez de com’ ! Le ministère doit passer des paroles aux actes

Après avoir déclaré le 30 septembre que “nos inquiétudes étaient infondées”, le discours du ministère a changé face à la montée et à l’extension nationale de la mobilisation. Mme Najat Vallaud Belkacem a même affirmé que nous avions “raison” pendant le débat parlementaire sur le budget début novembre.

Sous la pression du mouvement, la ministre a enchaîné les annonces depuis septembre :

"-" Au lieu de la stabilité demandée, pour les mutations et les indemnités des personnels, prolongation d’une “clause de sauvegarde” qui ne fait que repousser de 2017 à 2019 la sortie programmée des lycées de l’éducation prioritaire (avec une dégressivité de l’indemnité spécifique pour tous les personnels dès la rentrée 2018 et qui disparaît dès la rentrée 2020)

"-" Et au lieu de la garantie des moyens pérennes demandée, l’annonce de 450 emplois pour des lycées "défavorisés" – pour la seule rentrée 2017 – mais pour lesquels la ministre se refuse toujours à publier la liste précise des établissements concernés. De plus, il ne s’agit pas de créations de postes, ils sont en fait ponctionnés sur les nouveaux postes attribués dans chaque académie… Prendre aux autres établissements les moyens spécifiques nécessaires à la réussite de nos élèves n’a jamais été le sens de notre combat !

Et pour ce qui est de nos véritables demandes, elle s’engage à publier la carte de l’éducation prioritaire en lycée… mais lors du prochain quinquennat ! Le ministère est fébrile : on ne lâche rien pour obtenir une carte élargie de l’éducation prioritaire en lycée maintenant. Le cabinet de Vincent Peillon avait affirmé par courrier avoir entamé le travail dès 2014 : 2 ans pour rendre sa copie, d’après nous c’est suffisant pour le ministère de l’Education Nationale !

Au niveau syndical, l’appel "Touche pas ma ZEP !" est déjà soutenu par UNSEN CGT éduc’action, UD CGT 91 et 92, SNEP-FSU 81, 82 et Versailles, SNES-FSU 85 et 92, SNUEP-FSU 75 et Versailles, FSU 60, fédération SUD éducation, CNT-SO, Action et Démocratie/CFE-CGC, SGL (Syndicat Général des Lycéens), UNL (Union Nationale Lycéene) mais aussi par les associations FCPE Asnières-sur-Seine, Bagneux, Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne (92), Goussainville (95) et du lycée Paul Eluard de St-Denis (93)…

Plus de 200 universitaires et chercheu.se.s en sciences humaines et sociales (voir la liste complète ici) ont signé une pétition en ligne pour soutenir notre mobilisation dont Stéphane Beaud, Bernard Lahire, Laurent Mucchielli, Marwan Mohammed, Nacira Guenif, Philippe Corcuff, Eric Fassin, Camille Peugny (tou.te.s sociologues), Jean-Pierre Terrail (sociologue de l’éducation) Samuel Joshua (sciences de l’éducation), Christophe Ramaux (économiste), Laurence de Cock (historienne)…

Merci de votre soutien,

https://www.tilt.com/tilts/caisse-de-greve-touche-pas-ma-zep