Déclaration des délégués FSU des personnels au CTPD de l’Oise

Beauvais, le 28 janvier 2011

Les représentants FSU des personnels ont décidé de ne pas siéger ce vendredi 28 janvier 2011 au Comité Technique Paritaire Départemental de l’Éducation Nationale dont l’ordre du jour prévoit la préparation de la rentrée scolaire 2011 dans notre département.

Ils entendent ainsi protester notamment contre la traduction dans l’Oise des choix nationaux réaffirmés en matière de suppressions de postes. Dans le premier degré ce sont ainsi 11 postes d’enseignants et 5 postes d’intervenants en langue qui sont supprimés alors que sont prévus 345 élèves supplémentaires à scolariser et que le ministre communique sur la nécessité de l’apprentissage de l’anglais en maternelle.

Dans le second degré, il n’y a aucune prise en compte en terme de dotation de l’augmentation des effectifs de 577 élèves en collège. Les lycées et les lycées professionnels de l’académie subissent une ponction de 191,5 postes d’enseignants ( – 85 postes en lycée et – 106,5 postes en LP). 16 postes sont également supprimés dans les services administratifs de l’académie.

Ces choix budgétaires vont accentuer la dégradation programmée des conditions de scolarisation des élèves en primaire avec une augmentation des effectifs moyens scolarisés par classe (40 suppressions de postes en Picardie liées au redimensionnement des classes) et par division. La scolarisation des moins de trois ans en maternelle (15 suppressions sur la scolarisation des moins de 3 ans en Picardie), les aides spécialisées (37 suppressions en RASED en Picardie), le remplacement (12 suppressions toucheront le remplacement en Picardie) vont faire les frais de ces coupes claires.

Les collèges également seront concernés par l’augmentation des effectifs moyens scolarisés par division et la mise à mal des travaux de groupe.

Les représentants des personnels entendent aussi dénoncer le report des annonces liées aux opérations de carte scolaire, les fermetures notamment, différées au lendemain des résultats des élections cantonales et afin de ne pas "troubler" cette échéance, en particulier pour les candidats de la majorité présidentielle. Chacun appréciera la priorité donnée au calendrier électoral cantonal sur celui du service public et laïque d’éducation, de ses élèves, de ses personnels.

L’ampleur des suppressions de postes à l’Education nationale et les transformations radicales à l’œuvre dans le système éducatif (suppression de la formation professionnelle, déréglementation liée au dispositif « CLAIR », concurrence renforcée de l’école privée avec la loi Carle) instaurent une école de plus en plus ségrégative et ne permettent pas d’assurer la réussite de tous les élèves. La dernière étude PISA a révélé qu’en France les inégalités se creusent et que notre pays est celui où la corrélation entre les inégalités sociales et les inégalités scolaires est la plus forte. Il est urgent de mettre en œuvre une politique éducative qui permette réellement de lutter contre l’échec scolaire et les sorties sans qualification du système éducatif. Les objectifs de 80% d’une classe d’âge au baccalauréat et de 50% dans l’enseignement supérieur restent d’actualité. Mais ils supposent une autre politique, d’autres moyens, à tous les niveaux du système éducatif.

Pour toutes ces raisons, le Collectif des 25 « l’Education est notre avenir » rassemblant les organisations syndicales, la FCPE et les mouvements associatifs et pédagogiques a appelé à faire du 22 janvier une journée de mobilisations contre les 16 000 suppressions de postes prévues à la prochaine rentrée scolaire, alors même que les effectifs d’élèves vont augmenter. D’autres mobilisations sont nécessaires pour la mise en place d’une politique éducative ambitieuse pour tous les jeunes. Nous nous y emploierons dès le 10 février pour la FSU qui appelle à la grève dans l’éducation nationale et à manifester le 19 mars dans le cadre de l’action nationale décidée par le collectif des 25.