Dans un contexte déjà largement dégradé pour tous les personnels, face au maintien de la réforme Vallaud-Belkacem du collège contestée par la majorité des enseignants et rejetée au CSE par des organisations syndicales représentant plus de 80 % des enseignants du second degré, les organisations syndicales SNES-FSU, SNEP-FSU, SNALC-FGAF, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ’action et SUD Éducation appellent à se mettre massivement en grève le 19 mai.



"-" baisse déguisée des enseignements disciplinaires (les élèves perdront ainsi, sur les quatre années du collège, 540 heures d’enseignements disciplinaires, de savoirs fondamentaux, structurés et progressifs)

"-" EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) : "interdisciplinaires" mais où les enseignants n’auront pas les moyens pour intervenir à plusieurs dans un même cours

"-" suppression des langues anciennes, des sections bi-langues et euro

"-" globalisation des sciences et technologie en sixième

"-" éclatement du cadre national en renvoyant au local la répartition des heures d’enseignement, le contenu des EPI




La réforme Vallaud-Belkacem du collège : qu’est-ce que c’est ????


Cette réforme propose une nouvelle organisation du collège, structurée sur deux axes : l’interdisciplinarité et l’autonomie des établissements, annoncées comme la solution à tous les maux…

– Interdisciplinarité ou relégation des disciplines ?

La réforme prévoit une organisation de 20% du temps scolaire sous la forme d’accompagnement personnalisé et d’EPI. Hors les moyens sont pris exclusivement sur les dotations des disciplines déjà enseignées. Ainsi, l’apparition de ces enseignements se fait sans accorder le moindre financement supplémentaire, ce qui empêche un travail en équipe, une mise en place de dédoublements de classes ou de co-interventions dans des conditions correctes. Et un problème de fond se pose : comment construire de l’interdisciplinarité efficace et stimulante, et non pas factice, quand les acquisitions disciplinaires sont négligées ?

– Autonomie des équipes enseignantes ou contrôle des hiérarchies intermédiaires ?

La réforme renforce la gestion locale en donnant la possibilité aux collèges de moduler les horaires disciplinaires au sein des cycles d’enseignement, engendrant ainsi des différences de parcours entre élèves. Cet affaiblissement des cadrages nationaux contribuera un peu plus à l’accroissement des inégalités scolaires et sociales. Parallèlement, les nouvelles mesures instituant la rémunération des différents coordonnateurs ainsi que la place occupée par le conseil pédagogique (une instance non élue au sein des établissements) accroîtront le pouvoir des chefs d’établissements.



La nécessaire réforme du collège, pour être efficace, suppose du temps de concertation pour travailler en équipe, la réduction des effectifs des classes, une diversification des situations pédagogiques permettant une même ambition et les mêmes objectifs pour tous les élèves, des programmes plus cohérents, des grilles horaires nationales et non modulables gage d’égalité entre tous les territoires, un système éducatif moins concurrentiel à l’aide d’une carte scolaire revisitée pour permettre une vraie mixité sociale, des équipes pluri-professionnelles renforcées (CPE, AED, Co-Psy, infirmières, assistants sociaux, médecins scolaires…).

Cette réforme porte des logiques dangereuses rejetées dans les établissements : dérégulation, caporalisation, renforcement des inégalités… Mobilisons nous pour revendiquer le retrait de la réforme Vallaud-Belkacem du collège : tous en grève le 19 mai !

Manifestation unitaire académique : rassemblement 14h30 devant l’Hôtel de Ville d’Amiens


""